Crédit immobilier: attention à la hausse des frais de dossier!
Après la hausse brutale des taux de crédit, c’est l’autre coup dur pour les emprunteurs. Les frais de dossier sont désormais plus coûteux et moins négociables.
Il est de plus en plus difficile d’obtenir un crédit immobilier en ce moment, c’est le moins que l’on puisse dire. Même les profils aisés ne sont pas sûrs d’en décrocher un. La faute au taux maximal auquel une banque peut prêter (taux d’usure) qui est souvent dépassé. Pour baisser le taux global (taux de crédit + frais de dossier, de garantie...), les emprunteurs disposent de quelques marges de manœuvre. Allonger la durée d’emprunt ou augmenter votre apport sont les exemples les plus classiques mais qui ne sont pas toujours gages de réussite. Reste la négociation des frais de dossier qui sont pris en compte dans le calcul du taux d’usure et pèse donc dans le taux de crédit global. Dans ce domaine, les emprunteurs pouvaient espérer obtenir de cause. Mais ça, c’était avant!
Pour améliorer leur rentabilité, de plus en plus de banques augmentent les frais de dossier ou sont de moins en moins enclines à accepter de les négocier. Banque Populaire Île-de-France les a augmentés de 500 à 750 euros, tandis que les frais minimaux de LCL ont progressé de 50 euros, à 750 euros et peuvent grimper jusqu’à 1% du montant emprunté, selon les tarifs actuellement en vigueur, disponibles en ligne. Chez Société générale, vous pouvez débourser jusqu’à 1000 euros. Si vous optez pour BNP Paribas, la facture risque d’être très salée: 1,1% du montant emprunté, avec un minimum de 500 euros. Pour un emprunt de 200.000 euros, cela équivaut donc à plus de 2000 euros! «Pour espérer négocier ces frais, vous devez souvent faire des concessions comme opter pour l’assurance habitation de la banque que vous sollicitez pour votre prêt immobilier», souligne Sandrine Allonier, de Vousfinancer, courtier en crédit immobilier.
Bref, c’est la double peine pour les ménages qui ne peuvent donc plus trop compter sur la baisse des frais de dossier et subissent, en même temps, la brutale hausse des taux de crédit. Mais la donne pourrait peut-être changer. Le taux de la dette française (OAT) à 10 ans, que scrutent les banques pour fixer leur taux de crédit, se détend. En moins d’un mois et demi, il est passé de 2,35% à 1,45%. De quoi espérer une baisse des taux qui dépassent déjà les 2% sur 25 ans? «Je ne pense pas. Les banques vont plutôt utiliser cette baisse de l’OAT pour reconstituer leurs marges, analyse Sandrine Allonier. Quelques baisses sont peut-être à espérer en septembre pour les banques qui sont en retard sur leurs objectifs mais je n’y crois pas trop.»